Barbe Bleue d'Amélie Nothomb

Je n'ai jamais rien lu d'Amélie Nothomb. Le personnage ne m'attire pas et je ne suis pas particulièrement fan de littérature française. Ma sœur m'a ramené le livre lors de sa dernière visite en me disant qu'elle avait adoré. Alors pourquoi pas.
 
 
Saturnine, jeune professeur à l'École du Louvre, répond à une annonce de colocation trop avantageuse pour être tout à fait normale et pénètre dans le monde à la fois luxueux, surprenant et macabre de l'aristocrate espagnol Don Elemirio Nibal y Milcar. L'évolution de leur relation poussera la jeune femme à réfléchir et peut être reconsidérer sa conception des normes relationnelles et de la rationalité du mode de vie de son insolite colocataire, Barbe Bleue philosophe des temps modernes.
Amélie Nothomb (1966 en Belgique - ), fille du baron Patrick Nothomb, ambassadeur de Belgique, Amélie Nothomb a séjourné au Japon, en Chine, aux États-Unis, en Asie du Sud-Est (Laos, Bangladesh, Birmanie). Elle est agrégée de philologie romane. Depuis 1992 et son Hygiène de l'Assassin, elle a publié, aux Éditions Albin Michel, un livre par an. Elle écrit aussi des chansons, dont une pour Juliette Gréco.
J'avoue que la couverture m'a agacée : cette façon de se mettre en scène au détriment de l'œuvre me parait indiquer un sacré égo. Passons.
L'histoire est tirée par les cheveux et peu crédible, même si le suspense tient jusqu'à la révélation. N'importe quelle fille un tant soit peu sensée aurait fichu le camp dès le 1er soir. Mais pas Saturnine qui s'obstine sans qu'on en comprenne la véritable raison. Dire elle n'a pas peur, ça ne suffit pas. La fin est un peu près aussi improbable : l'héroïne prend une décision brusque sans explication valable et sans que les conséquences soient évoquées.
Le style est très moyen. Certaines tournures de phrases sont tarabiscotées, soit disant modernes, soit disant innovantes, dotées d'une grammaire approximative. Pour moi, elles sont justes moches. Ajoutées à des métaphores dépourvues de sens clair, elles gênent la lecture plus qu'autre chose.
Saturnine est un personnage incompréhensible mais Elemirio est très intéressant dans sa folie et ses raisonnements parfois absurdes. Le manque de profondeur des personnages conduit toutefois à un cruel manque d'émotion et d'empathie. Le plus intéressant dans le roman ce sont les dialogues à coups de réparties qui claquent. Ils sont brillants, drôles, parfois burlesques. Plus qu'un roman, ce texte est une pièce de théâtre centrée sur les conversations menées lors des dîners des deux protagonistes.
Le roman est léger, court, frais, pétillant, sans conséquence. C'est plaisant à lire, d'ailleurs le livre se dévore, notamment grâce aux dialogues. Vite lu, vite oublié.
 
5/10
 
 

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