Complètement cramé de Gilles Legardinier

J'ai découvert cet auteur grâce à ma sœur qui m'avait conseillé Demain j'arrête, que j'ai adoré. La semaine dernière, je me cherchais un truc marrant à lire dans le train, je suis tombée sur son nouvel opus : Complètement cramé, sorti il y a deux ans déjà.



Arrivé à un âge où presque tous ceux qu’il aimait sont loin ou disparus, Andrew Blake n’a même plus le cœur à orchestrer ses blagues légendaires avec son vieux complice, Richard. Sur un coup de tête, il décide de quitter la direction de sa petite entreprise anglaise pour se faire engager comme majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Mais en débarquant au domaine de Beauvillier, rien ne se passe comme prévu… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps, Odile, la cuisinière et son caractère explosif, Manon, jeune femme de ménage perdue, Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, et même l’impressionnant Méphisto, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui croyait sa vie derrière lui va être obligé de tout recommencer…

Gilles Legardinier (1965 - ) a travaillé sur les plateaux de cinéma américains et anglais, notamment comme pyrotechnicien, réalisé des films publicitaires, des bandes-annonces et des documentaires. Il se consacre aujourd’hui à la communication pour le cinéma pour de grands studios et aux scénarios, ainsi qu’à l’écriture de ses romans. Alternant des genres très variés avec un même talent, il s’est entre autres illustré dans le thriller avec L’Exil des Anges (Prix SNCF du polar 2010) et Nous étions les hommes (2011), et plus récemment dans la comédie, qui lui a valu un succès international avec Demain j’arrête ! (2011).
Je dois avouer que les premières pages m'ont un peu surprise : je m'attendais à hurler de rire immédiatement mais elles m'ont seulement fait sourire. Je ne m'attendais pas à cette pointe de mélancolie. Le duo Andrew / Richard, deux types ayant passé la soixantaine se faisant encore des blagues de gamins et se lançant des réparties aux petits oignons, m'a amusée et attendrie. Et puis, peu à peu, l'humour monte crescendo, jusqu'à ce que je me marre toute seule dans le train. Je devais avoir l'air intelligente, tiens !
Bien sûr, le lecteur devine immédiatement la fin et le fil rouge de l'intrigue. Ce qui est surprenant, c'est la cocasserie des rebondissements de plus en plus loufoques, complètement cramés en somme. Les personnages, décalés, un peu paumés, sont tous très attachants, différents mais proches dans leur extrême et douloureuse solitude. L'auteur pose sur eux un regard tendre mais non dénué de petites pointes acerbes. Andrew est sans doute un peu moralisateur, un peu chevalier blanc en armure sur son blanc destrier, ça peut agacer mais cela ne m'a pas dérangée.
L'écriture n'a rien de transcendant mais l'humour plaît. Outre les clichés franco-anglais, il faut accepter le parti pris de départ, sinon, ça ne passe pas tant c'est invraisemblable.
On peut reprocher un certain angélisme à Legardinier mais ça fait du bien. On savoure ce livre comme un bonbon juste un peu trop sucré, comme un plaisir régressif et réconfortant. C'est léger, drôle, pétillant et bisounours sur les bords, bref plein de charme malgré ses défauts.

7/10


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