The salvation
1870,
Amérique. Lorsque Jon tue le meurtrier de sa famille, il déclenche
la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche
et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les
hors-la-loi.
The
salvation est un western classique, à l'ancienne même, qui rappelle
les grandes années Wayne ou Eastwood mais plus ancrée dans la
réalité de l'immigration. Le pitch de départ : la vengeance, comme
souvent. Du coup, ça manque un peu d'originalité et j'ai pu
envisagé la fin, même si une grosse inconnue reste : Jon survit-il
? Parce que ce n'est pas certain, ce ne serait pas la première fois
que notre élégant danois nous claquerait entre les doigts. Mads
Mikkelsen, impeccable, campe un cow-boy imperturbable doté d'un
sang-froid imparable et pourtant capable d'émouvoir. Il le fait très
bien mais il ne faudrait pas qu'il se laisse cantonner dans ce
registre. Eva Green use de sa beauté et de son air farouche avec
talent. Son personnage de femme intelligente, capable de s'adapter et
de tirer parti de toute situation aurait pu être plus longuement
traité parce qu'il est très intéressant. Mikael Persbrandt, qui
interprète le frère du malchanceux héros, apparaît assez peu mais
parvient à exister en peu de phrases. D'ailleurs, le film est plutôt
taiseux, la musique n'est jamais envahissante mais toujours au plus
près de l'intrigue. Jeffrey Dean Morgan est un peu transparent
malgré son rôle de chef de gang psychopathe, un acteur plus
charismatique aurait sans doute mieux fait. Le rythme n'est pas
vraiment trépidant mais la tension se maintient du début à la fin.
Au passage, le générique dans la gare est top et la longue scène
de la diligence excellemment réalisée. Le film est violent,
cependant, pas de violence démonstrative ou sanguinolente, l'impact
psychologique n'en est que plus important. Le film s'arrête souvent
sur la nature de ce Far West sauvage. Un soin particulier a été
apporté aux lumières mais aussi aux ombres. Ce qui frappe aussi,
c'est la passivité des habitants du coin et des autorités, tous, à
de rares exception près, sont d'une lâcheté terrifiante et
criminelle.
8,5/10
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