Diane de Poitiers dame, reine et maîtresse de Mireille Lesage

Lors d'une manifestation littéraire, épouvantée par la foule compressée, oppressante, j'avoue, j'ai attendu que ce soit calmé pour faire le tour des étals. Donc, plus d'auteurs en vue, sauf ceux qui vivent dans la région, les autres ont déjà courus attraper le TGV qui les reconduit à Paris. Tant pis, de toute façon mon auteur français favori n'est pas de la partie cette année. Pas grand chose à se mettre sous la dent. Quelques auteurs pipeolisés qui ne m'intéressent guère. Quelques livres historiques qui attirent mon regard. J'ai succombé à Diane de Poitiers.
 
 
Duchesse de Valentinois, comtesse de Brézé, dame de Saint-Vallier... Femme de tête, femme de cœur, intrigante et loyale, qui fut vraiment Diane de Poitiers, amie de François Ier et maîtresse du roi Henri II, dont elle était l'aînée de vingt ans ? Protectrice des Lettres et des Arts, elle sut donner au château de Chenonceau toute sa splendeur et fit édifier le superbe et audacieux château d'Anet. Éclipsant Catherine de Médicis, déjouant les complots et balayant les jalousies, armée de sa légendaire beauté et de sa redoutable intelligence, elle régna dans l'ombre sur le cœur du souverain et les destinées de la France.
Née d’une mère lyonnaise et d’un père breton, Mireille Lesage a vécu dans de nombreux pays (Chine, Algérie, Espagne et Thaïlande) avant de s’établir en Bretagne. Elle est notamment l’auteur de deux séries (Les ailes du matin et L’envol de Clémence) et d’une saga en deux parties, mêlant histoire et romance, Amor. Plus récemment, elle a publié Légendes des déesses de l’amour.
 
L'auteur a fait le choix du roman plutôt que de la biographie pure. Le livre retrace la vie de Diane de Poitiers mais de façon romancée, multipliant les détails et les partis pris. Pourtant, sans doute afin de ne pas publier un pavé de 1 000 pages,  certains pans de sa vie restent assez mystérieux, comme par exemple ses relations avec ses filles au delà du choix politique de leur époux. Mireille Lesage se concentre plus sur la vie amoureuse et politique de Diane. C'est dommage, j'aurais sans peine pu lire 100 pages de plus.
Je ne connaissais pas bien le personnage, me souvenant à peine qu'elle avait été la maîtresse d'un roi aujourd'hui méconnu plus jeune qu'elle et que la reine l'avait privée de Chenonceau à la mort de ce dernier. Doté d'un caractère fort et déterminé, Diane, telle qu'elle est décrite, fascine malgré une apprêté au gain acharnée. On parvient sans peine à s'attacher à cette femme de tête étonnante. On rencontre bien d'autres personnages historiques plus ou moins connus. François I en prend pour son grade, jouisseur entièrement sous la coupe de sa mère puis de sa cupide favorite. Henri II est dépeint comme un roi plus autonome, plus capable, plus raisonné mais à la dévotion entière de sa puissante et irrésistible maîtresse. Quand à Catherine de Medicis, elle cache sous une apparente docilité, une fourberie et un appétit de pouvoir qui ne tarderont pas à apparaître. Sans parler des courtisans, tous avides de pouvoir, de titres et de richesses. Les mœurs de la cour sont décrites en filigrane, entre adultères, trahison, manipulations, intrigues, réconciliations politiques, sur fond de déplacement quasi permanent et de joutes de chevalerie.
Si je n'ai pas d'affection particulière pour les descriptions du mobilier ou de l'architecture, je dois reconnaître que Mireille Lesage prend le soin de planter le décor. Son écriture est fluide, loin de la sécheresse de certaines biographies. On sent son admiration pour cette femme brillante et énergique, et pour les femmes de caractère en général. Passionnant.
 
9/10

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