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Affichage des articles du janvier, 2014

I, Frankenstein

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La créature de Frankenstein a survécu jusqu'à aujourd'hui. Il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d'immortels, le démons et les gargouilles. Poursuivi par les représentants du Mal, il doit s'y impliquer malgré lui pour résoudre le mystère de ses origines. J'avoue avoir du mal à me positionner quant au film. Il est porté par une esthétique gothique sympa, de bons effets spéciaux, une B.O agréable et un Aaron Eckhart toujours excellent. Bill Nighy, Yvonne Strahovski et Miranda Otto sont plutôt agréables mais Jai Courtney est un peu trop monolithique. On ne s'ennuie pas une seconde mais le scénario manque de profondeur. Si le Mal est caricaturé en méchants très méchants, le Bien est plus contrasté. Quelque chose ne va pas mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Peut-être le scénario est-il trop vu et revu et trop mince, bien qu'il se penche sur le ressenti de la créature et laisse entrevoir une mythologie in

The Ryan intiative

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Ancien Marine, Jack Ryan est un brillant analyste financier recruté par l'agent secret, Thomas Harper. Cachant la nature de sa mission à sa fiancée, Jack Ryan part à Moscou pour rencontrer l’homme d’affaires qu’il soupçonne d’être à la tête du complot.   Voilà un film d'action avec un peu de fond, merci Tom Clancy. Il alterne scènes intimes ou d'explication économique et scènes plus sportives. Dommage que ces dernières soient parfois peu claires du fait de l'épidémie de Parkinson qui touche les cameramen américains. Chris Pine pas aussi monolithique qu'il n'y parait, Kevin Costner, impassible, Keira Knightley, séduisant atout charme du film, et Kenneth Branagh en méchant charismatique sont plutôt bons. Pour le fond, outre de finance spéculative et de ses méfaits potentiels entre des mains mal intentionnées, il est question du ressenti de certains pays envers les défauts patents des États-Unis, interventionnisme, impérialisme économique... Ou que se passe-

Les dames de Brières de Catherine Hermary-Vieille

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Ma mère ayant récemment fait le tri dans sa bibliothèque pour faire un peu de place, je me suis chargée d'empaqueter les livres dont elle a choisi de se séparer. Parmi eux se trouvait les dames de Brières. La couverture m'a attirée et je me suis laissée prendre. En 1388, sur les berges du Bassin des Dames, trois femmes y sont brûlées vives, accusées de sorcellerie, maléfices et amitié avec Satan. Le temps a beau passer, le trouble demeure. Valentine, au début du XXème siècle, vient juste d'épouser un jeune poète qu'elle admire et encourage, Jean-Rémy Fortier issu d'une grande famille d'industriels. Le jeune couple a ses attaches à Brières où il s'installe une partie de l'année quand il n'est pas à Paris où Valentine se complaît dans une vie mondaine effrénée. Jusqu'à ce que Valentine déchante. Catherine Hermary-Vieille (1948 - ) est une romancière et biographe française vivant aux États-Unis. Elle a obtenu de nombreuses récompenses l

Lulu, femme nue

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À la suite d’un entretien d’embauche désastreux, Lulu décide de rater son train, abandonnant mari et enfants pour quelques jours. Elle s’octroie un peu de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que d’en profiter pleinement et sans culpabilité. En chemin, elle va croiser des gens qui sont, eux aussi, au bord du monde : un drôle d’oiseau couvé par ses frères, une vieille qui s’ennuie à mourir et une employée harcelée par sa patronne…   Voici un film doux et drôle sur une femme devenue invisible qui revient à la vie. C'est léger, tendre et grave, parfois drôle, notamment grâce aux deux frère sérieusement perchés. Il y est beaucoup question de choix et de générosité. On ne tombe pas dans le pathos facile, le scénario est plus mélancolique que dramatique, mais aussi plus joyeux grâce à des personnages lumineux. Karin Viard est parfaite en femme qui se cherche, je ne l'imaginais pas capable de tant d'effacement. Elle est épaulée par Bouli Lanners, tantôt inquiéta

Jamais le premier soir

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Julie vient de faire larguer par coursier à son travail. Le livre "Le bonheur, ça s’apprend" devient sa bible et elle en applique les conseils à la lettre au travail et en amour. Cette nouvelle lubie de "pensée positive" laisse sceptiques ses deux meilleures amies dont la vie amoureuse n’est pas non plus au beau fixe.   Porté par trois comédiennes formidables -Alexandra Lamy, pétillante, Mélanie Doutez craquante, Julie Ferrier, tranchante, malgré une coupe improbable-, ce film est tout simplement très drôle. Il est bourré de répliques hilarantes, de scènes hallucinées et de situations cocasses. Les rôles masculins ne sont pas toujours flatteurs mais interprétés avec justesse par Jean-Paul Rouve, Marc Fitoussi et Julien Boisselier. Certes, il n'évite pas les facilités ni une grande prévisibilité. D'ailleurs, ce n'est pas un chef d'œuvre, ni même un grand film, notamment parce qu'il manque de profondeur, bien qu'il aborde un certain n

Le vent se lève

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Inspiré par le concepteur d’avions Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Devenu adulte, il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde. Parallèlement, il vit une grande histoire d'amour avec Naoko et une belle amitié avec son collègue Honjo. C'est sûrement le film le plus personnel de Miyasaki, et donc le moins féerique. C'est un peu déroutant au début mais la poésie et la fantaisie du réalisateur sont toujours là. Elles passent par les détails des dessins magnifiquement animés, pleins de couleurs, et les personnages secondaires fabuleux. La scène où le tremblement de terre s'étend, tel un monstre rugissant, est exceptionnelle. En revanche, les rêves de chaos, certes prémonitoires et pertinents, sont parfois un peu incongrus. D'ailleurs les rêves sont envahissants, si bien que l'on sait pas toujours si

Philomena

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Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, rejetée par sa famille car fille-mère, vit au couvent de Roscrea. À l’âge de trois ans, son fils lui est enlevé pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver. Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier, dans l'espoir d'écrire un bon article, la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.      Je suis un peu déçue par ce film dont j'attendais plus. Stephen Frears nous a habitué à plus de verve. Or, ce film, même s'il fait souvent sourire, n'est pas vraiment drôle, il a plutôt un ton mélancolique et ne fait preuve d'aucune originalité dans son déroulement. Il porte un indéniable petit air de déjà vu à cause du duo antagoniste qui se rapproche peu à peu. La critique de certains couvents irlandais, que ce soit aujourd'hui ou dans les années 50, est év

Prêt à tout

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À 30 ans, Max a fait fortune sur internet avec ses deux potes et profite de la vie au soleil. Las de cette vie creuse, il ne cesse de penser à son amour de fac, Alice, une fille engagée, pleine d’idéaux qui ne s’est jamais intéressée à lui. Pour se rapprocher d’elle, Max rachète l’usine en faillite dans laquelle elle travaille. Et sans dévoiler sa fortune ni son nouveau statut de patron, il se fait passer pour un simple ouvrier et ne cesse de mentir par peur de décevoir. Sur fond de lutte sociale, Prêt à tout est une comédie romantique touchante et drôle quoique convenue et cousue de fils blancs. Épaulés par des seconds rôles épatants (Lauby, Astier, Timsit, Roberson, Lahmi, Tran...), Max Boublil et Aïssa Maïga sont rafraîchissants. On peut regretter la lourdeur de certaines blagues pas drôles, notamment dues au personnage de Malik. Toutefois, on sourit beaucoup dans son fauteuil et on s'émeut des catastrophes provoquées par Max, de sa bonne volonté toujours mise à mal dès qu

Les brasiers de la colère

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Dans une banlieue ouvrière, Russell Baze travaille à l'usine, comme son père, alors que son cadet, Rodney, a préféré s'engager dans l'armée. De retour à la maison, Rodney, psychologiquement ravagé, refuse l'usine et se lance dans les paris et les combats illégaux.   L'idée de départ était intéressante mais mal exploitée entre film social et polar. En effet, toute la première partie décrit la vie quotidienne de ces deux frères malchanceux alors que la seconde partie, qui arrive très -trop ?- tard, évoque l'enquête et la vengeance de l'aîné. La chronique de l'Amérique profonde est toutefois intéressante et honnête, parfois non dénuée d'émotion grâce à la complicité des acteurs principaux. Malgré une excellente première scène et une bonne B.O, de nombreux plans, très courts, sont inutiles et hachent la première partie du film en série de brèves séquences souvent muettes qui servent à poser les personnages de façon peu subtile. Bref, on s'e

L'amour est un crime parfait

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Professeur de littérature à l'université de Lausanne, Marc, qui vit avec sa sœur, est un séducteur qui collectionne les aventures avec ses trop séduisantes étudiantes. Peu après la disparition de sa dernière conquête, il rencontre la belle-mère de celle-ci, une jeune femme un peu étrange. Ce polar se veut esthétique et érotique. Mouais. C'était sans doute un peu trop ambitieux. Certes, les paysages sont magnifiques. Les plans le sont moins avec de temps à autre des incrustations de mauvaise qualité, des changements de zoom visibles, de la fausse neige qui tombe mal. La tension nait dès le début à cause d'une musique crispante, et, après un long creux plus proche du drame que du polar, renaît pour un final étrange. Autant Amalric est excellent, autant Viard ne semble pas tout à fait à sa place malgré son talent et sa plastique. Maïwenn et Forestier sont un peu énervantes à minauder. Parfois, les acteurs semblent déclamer leurs dialogues comme des tirades de théâtre, c&#

Homefront

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Ancien agent infiltré dans un gang de motards dealers de met, Phil Broker s'installe avec sa fille dans un coin perdu de Louisianne. Il se met rapidement une famille à dos et les problèmes s'accumulent. Voilà un petit thriller qui aurait pu être un peu plus oppressant et aurait gagné à être plus tendu. Il joue sur les ressorts habituels : un méchant dealer et un gentil ex flic bon père et patriote. Pourtant, il bénéficie de seconds rôles intéressants, notamment ceux interprétés par les excellentes Winona Ryder et Kate Bosworth. Le méchant, joué par le talentueux James Franco, ressemble plus à un pauvre type très vite dépassé par les événements qu'il provoque qu'à un bad guy tatoué, décérébré. Son rôle aurait mérité d'être plus fouillé. Jason Statham fait le job avec son efficacité habituelle, le sourire en plus pour cette fois. Toujours aussi à l'aise avec la castagne, il semble encore un peu rustique dans les relations familiales. En plus de l'act

A coup sûr

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Élevée dans le culte de la performance, Emma est une journaliste volontaire et apparemment sûre d'elle. Après deux échecs successifs au lit, elle décide de devenir le meilleur coup de Paris grâce à un plan d'action pour le moins loufoque. Voilà une petite comédie très sympa. Le thème ne payait pas de mine au départ, pourtant, il est traité sans vulgarité et avec pertinence. Le film pointe notre société de performance que ce soit au travail, en famille ou au lit. Laurence Arné est pétillante et Eric Elmosnino plein de charme. Les seconds rôles sont savoureux, de l'escort libérée à la belle-sœur déprimée (excellente Valérie Bonneton). Certes pas vraiment inventive et parfois caricaturale, à l'exception de quelques trouvailles hilarantes, cette comédie délurée est drôle et accompagnée par une B.O sympa quoique stéréotypée. A voir si on ne se prend pas trop au sérieux. 7/10

Yves Saint Laurent

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1957, Yves Saint Laurent prend la tête des collections Dior et triomphe. Il rencontre Pierre Bergé avec qui il fondera la maison Saint Laurent.   Même s'il aurait pu évoquer la mode et l'évolution artistique plus longuement et autrement qu'en filigrane, le film parle de processus créatif et de son aboutissement haute-couture, le défilé. Tantôt drôle, tantôt émouvant, il traite les travers du créateur avec beaucoup de tendresse et de bienveillance, notamment parce que le point de vue de Pierre Bergé est largement adopté par le réalisateur, ce qui a peut-être diminué la profondeur potentielle du film. Pierre Niney est extraordinaire de ressemblance et de sensibilité. Guillaume Gallienne campe avec finesse un Bergé véritable port d'attache de l'enfant gâté et fragile qu'était YSL. Ces deux acteurs portent le film sur leurs épaules grâce à leur talent et à leur complicité, emportant l'adhésion qui, sinon, n'aurait été que partielle. Grâce à eux, on