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Affichage des articles du avril, 2014

Brick mansions

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Détroit, 2018. Damien, policier, est chargé d'infiltrer le ghetto de Brick Mansions pour neutraliser une arme de destruction massive détenue par le gang de Tremaine, qui règne sur les lieux. Il devra faire équipe avec Lino, un habitant du quartier adepte du parkour qui veut sauver son ex enlevée par Tremaine. Ce n'est pas le film de l'année, ni même du mois, mais c'est sympa. Remake à la sauce américaine de banlieue 13 produit par la société de Luc Besson et évidemment dédié à Paul Walker, le film enchaîne scènes de baston, d'échanges de tirs et de parkour, le tout avec un brin d'humour. Les cascades sont bien réalisées et donnent parfois un aspect 3D sans lunette assez cool. Le résultat, survitaminé, est plaisant mais le scénario n'est toujours pas tip top. David Belle a toujours la forme et Paul Walker, moins à l'aise dans l'escalade, distille son charme et fait le boulot, quoique les dialogues ne permettent pas un grand jeu. L'idée du m

Raison et sentiments de Jane Austen

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J'ai découvert Jane Austen quand j'étais au lycée, il y a quelques années donc. Régulièrement, je relis l'un de ses romans. Cette fois, ce fut Raison et sentiments , suite à la rediffusion du film que je n'ai pas pu rater, malgré l'heure tardive.   Après le décès de leur père, Henry Dashwood, Elinor, Marianne et Margaret Dashwood ainsi que leur mère se trouvent privées de leur part d'héritage par leur demi-frère qui se laisse aisément convaincre par sa femme Fanny qu'il ne leur doit rien. Leur situation financière considérablement diminuée, elles s'installent à Barton Cottage grâce à la générosité d'un parent, sir John Middleton. Marianne, dont le romantisme et la vivacité charment le secret colonel Brandon, tombe bientôt profondément amoureuse du jeune et impétueux John Willoughby, rencontré dans des conditions très romanesques. Elinor, dont les dispositions sont plus prudentes et mesurées, cache avec soin la profondeur des sentiments que lui ins

Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?

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Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France", c'està dire carrément racistes. Les pilules furent bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique. Noir, donc...   Franchement, je m'attendais à une comédie franchouillarde avec un humour un peu limite, gras, pas fin, et les meilleurs gags dans la bande-annonce. Eh bien non ! Qu'est-ce que etc. est une comédie intelligente, attendrissante, légèrement caustique, bourrée de bons gags, de punch lines qui tuent, et mêmes celles de la B.A, recontextualisées, font rire. Même si le scénario n'est guère épais, et que certaines vannes sont un peu grosses, un peu ridicules, bref un peu embarrassantes, il f

Une promesse

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Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler. L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences. Ou comment l'ambition, les convenances, le devoir et le destin peuvent empêcher un amour inattendu. Inattendu parce que leurs conditions sociales, leurs âges, éloignaient la femme mariée fidèle et le jeune ingénieur ambitieux, parce que le mariage des Hoffmeister semblait heureux. La fin ne respecte pas celle du livre, c'est sans doute le seul reproche que je puisse faire à ce film brillant, car c'est un peu trahir le message de Zweig. C'est dommage mais cela

Baby-sitting

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Franck se voit confier le fils de son patron pour le week-end. Le gamin est imbuvable et les potes de Rémy ont décidé de fêter ses 30 ans coûte que coûte. Le lendemain, au milieu de leur maison saccagée, le patron et son épouse découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée. Le scénario fait défiler les blagues potaches et fuser les répliques marrantes mais reste prévisible et déjà-vu tant au niveau de l'humour que du mini "fond" tiré à grosses ficelles. Les personnages sont caricaturaux et tous plus crétins les uns que les autres -et donc pas crédibles. Restent des acteurs sympathiques, surtout Philippe Lachau et Alice David, et visiblement complices. Et puis, comme je l'ai dit à la personne : quand un type a des amis pareils et qu'en plus il les suit dans leurs délires débiles, il mérite toutes les emmerdes qui lui tombent dessus. J'avoue ne pas comprendre les critiques presse dithyrambiques : il n'y a pas de quoi fouetter un chat m

Les yeux jaunes des crocodiles

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Joséphine, historienne spécialisée dans le XII ème siècle, et Iris, outrageusement belle, menant une vie de parisienne aisée et futile sont deux sœurs diamétralement opposées. Un soir, lors d’un dîner mondain, Iris se vante d’écrire un roman. Prise dans son mensonge, elle persuade sa sœur, abandonnée par son mari et couverte de dettes, d’écrire ce roman qu’Iris signera, lui laissant l’argent. Le succès du livre va changer à jamais leur relation et transformer radicalement leurs vies. D'abord, les personnages sont intéressants et attachants, parce qu'ils sont assez fouillés, pas manichéens et plein de failles. Iris, interprétée par une Emmanuelle Béart séductrice et séduisante, ment, tout le temps, à tout le monde et surtout à elle-même, ressemblant de plus en plus à sa mère monstrueuse. Jo, interprétée par Julie Depardieu, lumineuse et touchante, est généreuse, dépassée, courageuse. Le mari d'Iris, joué par un Patrick Bruel trouble qui tient là l'un de ses mei

Apprenti gigolo

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Deux amis, l'un libraire, Murray, l'autre fleuriste à mi-temps, Fioravante, ont des problèmes d'argent. Le premier devient le mac du second pour arrondir leurs fins de mois respectives. Ils feront le bonheur de leurs clientes, des femmes qui s'ennuient ou sont seules.   C'est un petit film -hommage évident à ceux de Woody Allen- mélancolique, tendre, amusant, portant avec intelligence sur la solitude, le sexe, l'amitié, le deuil et le conformisme. Il n'est jamais vulgaire malgré le sujet. Il est assez fin, fait souvent sourire, émeut parfois. Dommage, il ne fait pas vraiment rire, la faute peut-être à la bande annonce qui dévoile une partie très importante du film et laisse peu de place à la surprise. John Turturro, plein de charme, est parfait en sympathique fleuriste, calme et réconfortant, philosophe sur les bords. Il est soutenu par un Woody Allen en forme, une Sharon Stone sublime, une Vanessa Paradis touchante et un Liev Schreiber un poi

Divergente

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Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq clans (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères, Fraternels). À 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitude n’est pas concluant : elle est Divergente. Les Divergents sont des individus rares n’appartenant à aucun clan et sont traqués par le gouvernement. Dissimulant son secret, Tris intègre l’univers brutal des Audacieux dont l’entraînement est basé sur la maîtrise de nos peurs les plus intimes. Dans la même veine sombre de Hunger Games, Divergente réalise une jolie performance. Le monde présenté est non seulement clivé, mais aussi ultra-violent (cf l'entraînement des Audacieux) et plein de manipulateurs. L'iniquité de ce système apparait très rapidement et connait un contre exemple éblouissant sur la fin. La métaphore est assez claire, un peu facile -trop ? Un peu plus de profondeur n'aurait pas été de trop. Les acteurs Shailene

47 rônin

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Le seigneur Kira veut s'approprier la province d'Ako. A cette fin, il provoque la mort son seigneur, Asano, se fiance avec la fille de ce dernier et bannit ses samouraïs, faisant d'eux des rônin. Pour se venger et retrouver leur honneur, ceux-ci sont contraints de recourir à l'aide de Kai - un demi sang qu'ils avaient jadis renié. Voilà enfin une 3D qui sert à quelque chose ! Visuellement superbe, le film est ponctué d'effets spéciaux bien réalisés avec une 3D vivante et interactive. La photographie est soignée et les costumes, notamment féminins, magnifiques. Les acteurs, Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Kô Shibasaki, Tadanobu Asano, Min Tanaka et Rinko Kikuchi, notamment, sont bons et agréables à suivre. Certes, on est sans doute loin de la vérité historique et du mythe original, mais l'ajout de l'univers magique permet un beau visuel et une touche d'originalité. De plus, le réalisateur n'évite pas certaines facilités et invraisemblances

La crème de la crème

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Dan, Kelliah et Louis sont trois étudiants d'une des meilleures écoles de commerce de France. Alors que les lois du marché semblent s’appliquer jusqu’aux relations entre garçons et filles, ils vont transformer leur campus en lieu d’étude et d’expérimentation et accessoirement en bordel. La crème de la crème de la jeunesse française s'amuse et profite pleinement de ses privilèges : tout se vend car tout s’achète… mais dans quelle limite ? Sans être glauque, le film n'est pas beau car l'image n'est pas assez soignée et sombre parfois dans de longues scènes de sexe passablement ennuyeuses. Heureusement, il y en moins que la bande annonce le laissait présager. Il y est plutôt question d'intégration dans une école élitiste, d'expérimentations et d'amitié. D'ailleurs, les étudiants ne sont pour ainsi dire jamais en cours, ils ne sont là que pour se créer un réseau. Le propos aurait pu être intéressant si les personnages n'étaient pas si incons

L'héritage Belton d'Anthony Trollope

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J'avais déjà lu une œuvre de Trollope, Miss Mackenzie . Je dois avouer qu'elle ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, dans un sens comme dans l'autre. En voyant L'héritage Belton sur l'étal de la librairie, c'est d'abord la couverture qui m'a intéressée. La situation décrite en 4ème de couverture m'a fait pensé à Jane Austen, je me suis lancée.       Clara Amedroz, toujours célibataire à 25 ans, est la seule fille du vieux châtelain de Belton Castle (Somersetshire). Ce dernier a dilapidé sa fortune pour assouvir les extravagances de son fils, qui vient de se suicider, de sorte que le domaine doit revenir à son cousin par alliance, Will Belton. Aimable et généreux, quoique très franc, celui-ci offre d’épouser Clara. Sensible à ses qualités, elle ne s’en croit pas moins éprise du très courtois mais fuyant capitaine Frederic Aylmer, membre du Parlement, auprès duquel Will fait pâle figure. Aussi, lorsque Aylmer se décide enfin à deman