Richelieu, l'aigle et la colombe d'Arnaud Teyssier

Me sachant très intéressée par l'histoire et notamment par la figure qu'est Richelieu, on m'a offert ce livre à Noël. Cela m'a réjouie.
 
 
De Richelieu, demeure trop souvent l'image d'un politique froid et déterminé, animé depuis son plus jeune âge par une ambition sans limite et conduit par les seuls impératifs de la raison d’État. En réexaminant ses années de jeunesse, en relisant avec une attention nouvelle ses abondants écrits politiques et religieux, en réinterprétant l'imposante production de ses documents d’État, l'auteur propose un Richelieu étonnant qui tranche sur la tradition : un grand politique certes, mais habité par une vision constamment religieuse du monde.
Arnaud Teyssier (1958 - ), ancien élève de l'École normale supérieure et de l'École nationale d'administration, promotion Condorcet (1990-1992), est inspecteur général de l'Administration. Ancien collaborateur de Philippe Séguin à l'Assemblée nationale, directeur du Centre d'études et de prospective du ministère de l'intérieur de 2003 à 2008, il a été aussi président de l'association des anciens élèves de l'ENA de 1999 à 2011. Professeur associé à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, il enseigne la culture générale dans le cadre de la Prép'ENA Paris I-ENS. Il a déjà écrit deux ouvrages sur Richelieu ainsi que d'autres sur Péguy, Lyautey et Louis-Philippe.
Je me suis réjouie, jusqu'à ce que je commence à lire. Immédiatement, certains défauts m'ont sauté aux yeux, d'autres sont apparus plus loin dans la lecture. Pourtant l'idée de départ est excellente : éclairer la vie de Richelieu à la lumière de sa qualité de prêtre. Il s'agit de montrer que le ministre n'a jamais cessé de se considérer avant tout comme un homme d'église sans illusion sur la faiblesse des Hommes. C'est un parti pris passionnant et, pour moi, tout à fait nouveau. Le problème, c'est que l'auteur ne cesse de le répéter. Il martèle ses idées, à tel point qu'on se demande s'il ne pense pas que le lecteur est atteint d'un Alzheimer précoce. Il prend le contrepied des auteurs romantiques, certes, mais est-il utile de le repréciser à chaque fois qu'il avance un nouvel argument ? Par ailleurs, il suit un plan chronologique mais aussi thématique qui fait perdre de la clarté car il revient parfois en arrière, ou avance avant de revenir en arrière.
L'auteur s'est beaucoup documenté. Cela se voit. Trop. Il cite d'autres biographes à longueur de pages, c'est lassant, d'autant plus qu'il cite également des écrits du cardinal ou de contemporains, provoquant de nouvelles répétitions car il les explique parfois abondamment.
La lecture s'est donc révélée pénible, longue. Pourtant, un livre de 500 pages, même en grand format, ne me fait pas peur mais là, c'était interminable. J'ai cru que ça ne finirait jamais. Néanmoins, la méthode, pour agaçante qu'elle soit, fonctionne : j'ai bien retenu l'idée principale du livre et l'idéologie politique et religieuse du cardinal est bien expliquée. J'approuve le fond mais la forme fut douloureuse.
 
4/10
 

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