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Affichage des articles du mars, 2015

Un homme idéal

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Mathieu aspire à devenir auteur mais n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie comme déménageur. Il tombe par hasard sur le manuscrit d’un homme qui vient de décéder. Mathieu le fait éditer sous son nom. Devenu le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et alors que son deuxième roman est très attendu, Mathieu plonge dans une spirale mensongère et criminelle pour préserver à tout prix son secret… Ce film m'a fait penser à Plein soleil et son remake Le talentueux M. Ripley. Une villa dans le Sud, la chaleur, la mer, la jolie fiancée et la volonté d'être un autre, l'incapacité à appartenir à une société. Mathieu est toujours à l'extérieur, à observer derrière la fenêtre des gens heureux. Pierre Niney est excellent, troublant en homme perdu au regard de chiot ou de tueur. Ana Girardot est rafraîchissante et apporte une touche de lumière dans ce scénario assez sombre qui retranscrit parfaitement l'angoisse de voir déco

Diversion

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Nicky, arnaqueur professionnel rodé à toutes les techniques, rencontre Jess, apprentie arnaqueuse encore naïve. Elle veut apprendre, et quelques années plus tard, elle a bien appris ses leçons.   Déçue par les derniers films de Will Smith, je suis allée voir ce film sans attente particulière, voir avec un brin de scepticisme. Will Smith n'est pas un grand acteur mais il tient la route et ne manque pas de charme. Margot Robbie quant à elle confirme son statut d'étoile montante. Elle parvient à rendre attachant son personnage au départ écervelé. Les grandes ligne du film d'arnaque sont reprises. Même si je savais presque toujours ce qui allait se passer, je me suis laissée prendre au jeu, notamment grâce à la B.O pleine d'énergie. D'ailleurs le film, plutôt élégant, qui n'a, semble-t-il, d'autre intention que de distraire -et y parvient aisément- est rythmé et bourré de charme et ponctué d'humour. En revanche, ne cherchez pas la vraisemblance, elle

Hacker

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Une centrale nucléaire chinoise a été hackée, provoquant un accident nucléaire. Aucune tentative d’extorsion de fonds ou de revendication politique n’a été faite. Le capitaine Dawai Chen est chargé de retrouver et de neutraliser l’auteur de ce crime. À Chicago, le Mercantile Trade Exchange est hacké, provoquant l’inflation soudaine des prix du soja. Carol Barrett, une agente chevronnée du FBI, encourage ses supérieurs à associer leurs efforts à ceux de la Chine. Chen insiste pour que ses homologues américains libèrent sur le champ un célèbre hacker détenu en prison : Nicholas Hathaway. L'idée de départ n'est pas novatrice mais elle aurait pu donner quelque chose de très sympa. Mais non. Le film est lent, bourré de plans contemplatifs inutiles, il aurait pu être raccourci d'une vingtaine de minutes. Quant aux scènes d'action, elles sont ratées, la faute à la caméra tremblotante. Pour faire court, on ne voit rien. Et même lors des scènes plus calmes, la caméra bo

Big eyes

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À la fin des années 50, Margaret quitte son mari avec sa fille, trouve un travail et crayonne les passants dans un parc le dimanche. Elle y rencontre Walter Keane, un peintre sans succès dont elle tombe amoureuse. Ils se marient et peu après il s'approprie son œuvre représentant des enfants tristes aux yeux immenses. C'est le succès. Le meilleur Burton de ces derniers temps, quoique celui-ci soit de facture bien plus classique que la plupart de ses œuvres. La bizarrerie chère à Burton apparaît tout de même ça et là. Amy Adams campe une femme fragile qui essaie de s'émanciper sans se perdre en route. Christoph Waltz joue un manipulateur narcissique fantasque assez agaçant car extrêmement théâtral. L'un comme l'autre ont un indéniable talent pour rendre leur personnage attachant malgré leurs faiblesses. Burton aurait toutefois pu opter pour une direction d'acteurs plus rigoureuse. La B.O est épatante, la reconstitution impeccable, avec ses couleurs pop et

Divergente 2 : l'insurrection

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Tris a mis au jour un complot mené par les Érudits, dirigés par Jeanine. Abandonnant une ville à feu et à sang, à la recherche d’alliés, Tris et Quatre sont désormais traqués par les autorités. Jeanine décrète la loi martiale pour anéantir les Divergents, tandis que la guerre entre les factions prend de l’ampleur. Pourquoi les Divergents sont-ils une menace pour la société ? La découverte d’un objet mystérieux, hérité du passé, pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces…   Les ingrédients sont les mêmes que dans le premier volet : société clivée, violence, métaphore sociale, romance un poil gnangnan, action et effets spéciaux. Cet opus est toutefois mieux rythmé que le précédent, plus mature. On trouve des ressemblances avec Hunger Games, comme le fait de traiter la culpabilité et l'émancipation. Il évoque aussi la manipulation politique, l'action pour le bien commun ou ce qu'on croit l'être. Le casting est bon et il gagne à la présence de Naomi Watts. Sha

Run all night

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À Brooklyn, Jimmy Conlon, autrefois surnommé le Fossoyeur, n'est pas au mieux de sa forme. Ami de longue date du caïd Shawn Maguire, Jimmy, hanté par ses crimes, boit trop. Un soir, pour protéger son fils, Michael, il abat celui de Shawn. Un cercle vicieux s'engage. Quoique d'un classicisme évident, ce thriller tient la route. Il parvient à faire monter la tension, notamment grâce à un univers esthétique sombre et à une mise en scène nerveuse. New York est très présente et bien filmée. Liam Neeson (qui pourrait changer de registre un peu) et Ed Harris sont impeccables en vieux amis / ennemis dont la relation avec leur fils respectif est difficile. Les thèmes traités - rédemption, amendement, relation filiale- le sont de façon déjà vue, tout comme certaines scènes (dans le dépôt de train, les bois...). Toutefois, le film est agréable, Joel Kinnaman n'y étant pas pour rien ; il n'est pas dénué de charisme et son personnage est attachant. Le film est calibré, s

The voices

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Jerry, célibataire vivant à Milton, petite ville américaine bien tranquille, s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona - la délicieuse Anglaise de la comptabilité de l’usine de baignoires dans laquelle il travaille. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire - du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments... Je n'ai pas été terrifiée, je ne suis pas morte de rire, ni d'ennui d'ailleurs. Jerry est un ravi de la crèche un peu idiot dont le chat est particulièrement (trop) grossier et persuasif. C'est une bonne idée ces deux voix façon bonne et mauvaise conscience. Cependant, le chien est bien plus attachant que ce pauvre Jerry qui a le charisme d'un bulot et est trop niais, ce qui empêche les dialogues d'être aussi percutants et ironiques qu'ils auraient pu l'être. Ryan

Le diable danse à Bleeding Heart Square d'Andrew Taylor

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Ne connaissant pas l'auteur, j'ai surtout été intriguée par le titre et la couverture.     A Londres, en 1934, Lydia Langstone fuit la société aristocratique et son mari violent pour une petite pension de famille. Elle tente de renouer avec une vie plus modeste et plus indépendante. Elle se trouve rapidement confrontée à d’étranges événements : une disparition inexpliquée, un rôdeur autour de la maison, etc. Selon la légende londonienne, le diable danse à Bleeding Heart Square, cette fois il serait plutôt tapi dans l'ombre, en silence, attendant son heure. Andrew Taylor (1951 - ) a exercé toutes sortes de métiers : constructeur de bateaux, ouvrier, enseignant, libraire, chargé d'édition. Depuis 1981, il est écrivain à plein temps. Il a écrit de nombreux romans, principalement des policiers et des thrillers. Il collabore régulièrement à l'Independent et au Times.   Le démarrage est un peu long et il m'a parfois été difficile de me retrouver d

L'art de la fugue

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Antoine vit avec Adar, mais il rêve d’Alexis... Louis est amoureux de Mathilde alors il va épouser Julie... Gérard, qui n’aime qu’Hélène, tombera-t-il dans les bras d’Ariel ? Trois frères en pleine confusion... Comment, dès lors, retrouver un droit chemin ou ... échapper à ses responsabilités ? C’est là tout L’Art de la Fugue...   J'ai tout de suite été séduite par le titre : l'art de la fugue, c'est à la fois musical et imagé. Élever l'esquive de sa vie à un art, quelle drôle d'idée ! Ici, on suit principalement Antoine qui devrait quitter son mec mais ne peut s'y résoudre. Les intrigues concernant ses frères sont secondaires. J'espère que leur façon de jouer aussi parce que Biolay est mono-expressif et Bedos toujours en léger décalage de ton. Laurent Lafitte est convaincant, de même que Marie-Christine Barrault, Brunon Putzulu et Agnès Jaoui. Il n'est pas difficile de deviner pourquoi ces trois types ont de gros soucis relationnels, notamment

Chappie

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Dans un futur proche, la police intègre des robots dans ses rangs. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Je m'attendais à un énième film américain sur les très vilains ou les très gentils robots (selon le point de vue adopté). Pas du tout. Situé en Afrique du Sud -où visiblement les coiffeurs sont sous acide-, le film est nettement plus nuancé même s'il est assez prévisible. La dernière partie est un peu trop facile, trop peu crédible technologiquement parlant. Pas de manichéisme ici, notamment grâce à des personnages déjantés, voire pour certains, complètement cramés. Il est question d'éthique robotique, d'éducation, de la part d'inné et d'acquis. C'est aussi une ode à la famille recomposée et dysfonctionnelle. On est surpris de l'empathie que le robot suscite, de s'attacher à ces personnages borderline, parfois agaçants, paumés. Les effets

Birdman

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À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir... C'est bon, j'avoue : j'aime les réalisations classiques. Les machins-choses indé auto-satisfaites qui se prennent au sérieux genre moi j'ai une vision de l'art cinématographique et j'emmerde le spectateur qui court voir des films de super-héros, ça me gonfle. D'abord, je vais les voir, moi, les films de super-héros. Ok, il y a des trouvailles visuelles dans ce film mais le gros plan permanent caméra à l'épaule, ça lasse. Quant aux percutions, je n'en peux plus. Je savais que le film risquait