Charleston d'Alexandra Ripley

Un magazine vantait ce livre, c'était resté dans un coin de ma tête. Je l'ai donc achetée quand je l'ai vu sur un étal de librairie.
Charleston 1860. Ville d'extravagance où l'on s'enivre de plaisirs et de luxe. Ville bientôt déchirée par la guerre de Sécession, ses violences et ses larmes. On suit la famille Tradd sur quarante ans, ses joies, ses peines, ses héroïsmes, ses bassesses...

Alexandra Ripley (1934 – 2004) est une écrivaine américaine principalement connue pour Scarlett, la première suite officielle du roman Autant en emporte le vent écrit par Margaret Mitchell.

Je ne l'aurais pas cru mais j'ai adoré. J'ai même annulé une séance de ciné pour le finir. C'est un gros volume mais on ne voit pas les pages défiler. L'écriture n'est pas exceptionnelle mais fluide et discrète. On s'attache vite aux personnages principaux, malgré leurs noms improbables. Pinckney, Lizzie, Shad, Lucy, l'incomparable tante Julia. On s'émeut de leur destin, parfois tragique. Certes, il peut s'avérer prévisible lorsque les fils de l'intrigue sont un peu gros. Mais qu'importe. Leur portrait est finement dessiné, avec leurs forces et leurs failles, parfois en creux.
La 4ème de couv' est trompeuse. Elle fait penser que Lizzie est le personnage central. Ce n'est pas le cas. Le personnage principal c'est Charleston, ville flamboyante et digne, qui subit tous les outrages sans jamais perdre sa fierté. Ainsi sont ses habitants. D'autre part, c'est d'abord Pinckney le héros, puis Lizzie mais au bout de plusieurs centaines de pages. Le premier est un homme plein de principes, très droit, qui respecte les conventions sociales et le code de l'honneur. Il devrait être ennuyeux mais non, parce qu'il est aussi généreux et bon. La seconde est vive, coquette, autoritaire mais aussi respectueuse de l'étiquette.
Le roman traite bien sûr de la famille, d'amitié, de loyauté et d'amour mais aussi en creux de la guerre de Sécession du point de vue des Sudistes, de la condition des esclaves libérés, de celle des anciens combattants (qui conserve une incroyable actualité), de la pauvreté, de la vie dans une plantation, de la construction d'une entreprise.  
En bref, une belle fresque sur le Sud américain dont je lirai bientôt la suite avec plaisir.

8/10

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