Bohême de Mathieu Gaborit

En ce moment, je suis d'humeur steampunk, je découvre ce drôle d'univers. Donc Bohême avec sa belle couverture et sa quatrième de couv' prometteuse.
Bon la photo est floue mais je n'ai pas réussi à faire mieux.
L'Europe est submergée par l'écryme, une substance corrosive. Reliées par un fragile réseau de traverses d'acier, seules quelques cités gouvernées par l'aristocratie capitaliste émergent. Mais sous le joug de la Propagande, la révolte gronde... Quand un dirigeable s'échoue dans l'écryme, c'est Louise Kechelev, avocate-duelliste, qui est chargée de récupérer la cargaison. Dans la même zone, un régiment de hussards a été décimé par une mystérieuse crise de folie. Seul survivant, le commandant Léon Radurin doit fuir les foudres de la Propagande. Pour Louise et Léon, c'est le début d'un voyage sans retour aux confins des traverses, où se murmure le nom d'une cité perdue : Bohème.

Mathieu Gaborit (1972 - ), est un écrivain français, auteur de romans de fantasy et de science-fiction. Rôliste, il a collaboré au magazine Casus Belli et est l'auteur d'un jeu de rôle steampunk peu connu, Ecryme. Il a collaboré au jeu de rôle Agone, adapté de son roman le plus célèbre, Les Chroniques des Crépusculaires. Avec Fabrice Clin, il a écrit Confessions d'un automate mangeur d'opium. Il a aussi travaillé sur les jeux Outcast et Outcast II.

Bohême est un roman étrange, coupé en deux romans courts. L'un ressemble presque à un roman d'enquête et d'aventures mêlées mais à peine commence-t-il enfin qu'il se finit abruptement. La seconde partie, plus politique, disperse le récit dans plusieurs lieux entre divers personnages qui disparaissent presque aussitôt, laissant Louise et particulièrement Léon de côté. Elle se finit tout aussi abruptement que la première. Autant celle-ci est plaisante et se suit facilement, autant la seconde, décousue, et virant à l'ésotérisme, se révèle plus ardue et tourne parfois au glauque. De surcroît, le roman ne paraît pas fini, comme si une troisième partie manquait pour développer ce qui n'est qu'esquissé.
Contrairement à beaucoup de romans du genre, Bohême n'est pas drôle, il est même très sérieux. Il évoque pêle-mêle le totalitarisme, la manipulation des masses, la religion, le cynisme, la maternité, l'art. L'univers est riche, si bien qu'il est difficile d'y entrer, et paradoxalement trop peu utilisé. Louise est un personnage attachant, plein de volonté. C'est la seule dont le caractère peut s'épanouir un tant soit peu, les autres, y compris Léon, Igor le conteur, ou El Râmsa le prince, ne font que passer. Pourtant la lecture est agréable, grâce à une jolie plume et à l'imagination débordante de l'auteur. Celui-ci crée une dystopie originale, foisonnante et créative. L'écryme, les pierrots, les traverses... Il semble avoir une idée à la page.

5/10

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