Comancheria

Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter.
De son vrai titre Hell or high water (Contre vents et marées), Comancheria est un western moderne et social plus qu'un thriller. Dans un Texas désolé par la crise économique dans lequel certaines villes deviennent des villes-fantômes, deux duos se font face. Entre les deux flics qui se balancent des vannes et les deux frères qui s'engueulent, qui va l'emporter ? Sans doute personne parce qu'il n'y a rien à gagner dans cette Amérique-là, jamais complètement en tout cas. Entre amitié et amour fraternel, il y a la misère et la violence comme solution. Les quatre personnages sont attachants. Chris Pine démontre qu'il a un véritable talent, autre que celui d'être beau (et dans ce film, il est très sexy). Plus âpre, plus grave, la qualité de son jeu est montée d'un cran. Ben Foster campe avec brio le chien fou, celui qui a toujours des problèmes, qui les cherche même. J'aurais dû le détester mais pourtant il est aussi attachant que Pine. Il a hérité de l'une des plus belles répliques du film, qui prend toute sa saveur mélancolique à la fin. Jeff Bridges s'amuse à jouer le vieux de la vieille qui ne s'en laisse pas conter. Gil Birmingham, taiseux, propose un jeu plus calme. Construit en deux lignes parallèles soulignées par une excellente B.O, le film alterne action bien conçue et dialogues intelligents et drôles. Prévisible ? Un peu. C'est sans importance. Des longueurs ? Je n'en ai pas trouvées. Le rythme ralentit parfois mais c'est l'Amérique profonde ! Le fin fond du Texas ! Ici, on boit de la bière, on porte une arme et surtout on ne se presse pas. Il n'y a rien à faire de toute façon. C'est sans importance. Dépourvu de tout manichéisme, la traque est haletante, comme la progression des braquages, jusqu'au final, amer.

9/10

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