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Affichage des articles du septembre, 2016

Kubo et l'armure magique

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Kubo, jeune conteur élevé par sa mère à demi-folle, est poursuivi par la vindicte de la famille de celle-ci. Retrouvé par ses inquiétantes tantes, il s'enfuit, bientôt aidé par un singe et un scarabée. Le synopsis "officiel" ne correspond pas du tout à l'histoire racontée. Je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Dès le début, j'ai eu envie de partir. Le film m'a paru long malgré les scènes de combat réussies. Je n'ai pas aimé le design, très figé (les cheveux, les poils qui ressemblent à une serpillère), alors que globalement l'animation est plutôt fluide. En revanche, j'ai aimé l'aspect des tantes, sombres, cruelles. J'ai noté quelques trouvailles visuelles intéressantes. Le bateau, par exemple, est vraiment beau. Après un début très sombre, les aventures s'enchaînent, répétitives, avec un peu d'humour, puis une fin assez sombre et un peu étrange. L'armure magique n'est qu'un prétexte, elle n'est finalement qu

Mechanic resurrection

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Arthur Bishop pensait qu'il avait mis son passé de tueur à gages derrière lui. Il coule des jours heureux dans l'anonymat. Mais une vieille connaissance le retrouve pour qu'il assassine trois cibles particulièrement bien protégées. Et comme toujours, il doit faire en sorte que ses exécutions ressemblent à des accidents. Une course contre la montre sans relâche s'engage. J'avais bien aimé le premier opus, plein d'énergie, assez drôle. Le deuxième est beaucoup plus banal, plus romantique. On conserve les effets spéciaux satisfaisants, l'action rythmée, visible et efficace, les beaux paysages (la piscine suspendue, waouh ! mais aussi la baie de Rio, la Thaïlande...). On peut reconnaître au scénariste une belle inventivité dans les modes d'assassinat, dans les rebondissements peu crédibles, voire invraisemblables, et artificiels aussi. C'est le principal souci du film : son caractère artificiel. Jason Statham est toujours aussi sexy et doué dans les

Juste la fin du monde

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Après douze ans d’absence, Louis, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude. Depuis le temps qu'il est acclamé par la critique et le public, je me suis enfin décidée à voir un film de Xavier Dolan. Comme je m'y attendais, c'était un peu hystérique et étrange, difficile à définir, à commenter et surtout à noter. Je ne suis pas sûre d'avoir aimé ou détesté. Il ne se passe rien dans ce film et parfois les dialogues frôlent l'ennui. Parfois ils frôlent le sublime aussi (la discussion entre la mère et Louis dans l'abri de jardin). Souvent drôles et tranchants, ils n'épargnent rien au spectateur et surtout pas les errances verbales des personnages. Gaspard Ulliel campe un homme venu écouter et de fait,

Cézanne et moi

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Adolescents, ils partageaient tout. Paul est riche, Emile est pauvre. Ils montent à Paris, s'intègrent dans une bande d'artistes bohêmes et anticonformistes. La gloire est passée sans regarder Paul, le peintre sans succès. Emile, l'écrivain, a tout : la renommée, l’argent une femme parfaite que Paul a aimée avant lui. Ils se jugent, s’admirent, s’affrontent. Ils se perdent, se retrouvent, comme un couple qui n’arrive pas à cesser de s’aimer. Malgré les quelques temps morts qui parsèment le film, celui-ci évoque avec brio tant l'amitié que les affres de la création artistique. Guillaume Canet, sobre, touchant, campe un Emile Zola presque discret, toujours prêt à pardonner, à soutenir. Guillaume Gallienne propose un Cézanne tourmenté et caractériel, aussi agaçant qu'attachant. Heureusement, il ne réussit pas à maintenir son accent très longtemps, parce qu'il ne lui va guère, d'autant que j'aime sa façon de poser sa voix. Alice Pol et Isabelle Candelie

Infiltrator

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L’agent fédéral Bob Mazur a pour mission d’infiltrer le cartel de drogue de Pablo Escobar. Son but : faire tomber 85 barons et une banque internationale. Son plan : s’inventer un passé, une identité, une fiancée. Son risque : le moindre faux pas lui serait fatal. Lent à démarrer, The infiltrator propose une plongée dans l'infiltration, dans ce qu'elle a d'attirant et de destructeur. En cela, c'est plutôt un bon film. D'autant que Bryan Cranston est excellent, à la fois flamboyant et émouvant. Diane Kruger est épatante en débutante de l'infiltration ultra douée. Benjamin Bratt, dont l'apparition coïncide avec une redynamisation du film, apporte une touche tendre et sexy. John Leguizamo amène sa touche de folie. En revanche, je ne comprends pourquoi Jason Isaacs a été engagé pour aussi peu de scènes. Des coupes au montage ? On s'attache volontiers aux personnages que l'on identifie mais nombre des secondaires ne font que passer sans qu'on parv

Victoria

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Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria. La presse est très positive à propos de ce film, j'aurais dû me méfier. Quand on me promet une comédie j'aime rire. Là, j'ai pas mal souri, j'ai ricané parfois mais je n'ai pas vraiment ri. Le scénario est confus et, malgré l'énergie de la mise en scène et la qualité de la B.O, il connaît quelques flottements. Je n'ai rien à reprocher à Virginie Efira, son abattage est l'un des principaux atouts du film. Elle traduit avec grâce les états d'âme de cette trentenaire paumée, égoïste, sous antidépresseurs, archi-bordélique, mère douteuse. Elle parvient à ren

Éternité

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Quand Valentine se marie à 20 ans avec Jules, nous sommes à la fin du 19ème siècle. À la fin du siècle suivant, une jeune Parisienne, l’arrière-petite-fille de Valentine, court sur un pont et termine sa course dans les bras de l’homme qu’elle aime. Entre ces deux moments, des hommes et des femmes se rencontrent, s’aiment, s’étreignent durant un siècle, accomplissant ainsi les destinées amoureuses et établissant une généalogie… Une éternité… Le film est tiré de L'élégance des veuves d'Alice Ferney auquel il s'avère particulièrement fidèle. Certains passages sont directement issus du livre, in extenso. On suit particulièrement Valentine et la génération suivante. Le scénario est difficile à résumer parce qu'il ne se passe rien de précis. On suit la famille pendant les moments clefs de son existence, naissances, décès, mariages, mais aussi pendant les moments simples de la vie, ceux qui font aussi les souvenirs, jeux d'enfants, promenades, fous rires ou soirées p

Comancheria

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Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter. De son vrai titre Hell or high water (Contre vents et marées), Comancheria est un western moderne et social plus qu'un thriller. Dans un Texas désolé par la crise économique dans lequel certaines villes deviennent des villes-fantômes, deux duos se font face. Entre les deux flics qui se balancent des vannes et les deux frères qui s'engueulent, qui va l'emporter ? Sans doute personne parce qu'il n'y a rien à gagner dans cette Amérique-là, jamais complètement en tout cas. Entre amitié et amour fraternel, il y a la misère et la violence comme solution. Les quatre personnages sont attachants. Chris Pine démontre qu

Ben-Hur

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Judah Ben-Hur, un prince juif, est accusé à tort de trahison par Messala, son frère adoptif, officier de l’armée romaine. Déchu de son titre, séparé de sa famille et de la femme qu’il aime, Judah est réduit à l’esclavage. Après des années en mer, Judah revient sur sa terre natale dans le but de se venger. Je n'ai pas vu la célèbre version avec Charlton Heston et pour le bien de cette séance, cela vaut sans doute mieux. La présente version offre un divertissement sympathique mais pour en profiter, il faut déposer son cerveau à l'entrée de la salle. Le film est en effet bourré d'invraisemblances et d'erreurs historiques. A un moment, on a l'impression que l'actrice porte un jeans et un chemisier ! Le personnage de Ponce Pilate est particulièrement malmené. Les dialogues s'avèrent assez plats et les bons sentiments foisonnent. Ce qui sauve le film ? D'abord et principalement, la qualité des effets spéciaux et des scènes d'action. Ensuite, le jeu de

Frantz

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En 1919, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Un film en noir et blanc en 2016 ? Pourquoi pas. Surtout quand la couleur, rare, exprime l'intensité de l'instant. Surtout quand le noir et blanc est soutenu par une lumière superbe. Dès le début, on flaire un truc qui ne colle pas dans le comportement d'Adrien. J'ai imaginé deux scénarios, l'un s'est révélé à moitié vrai. Donc, le scénario est un peu prévisible mais les suites données à la révélation, elles, ne le sont pas. C'est l'histoire d'une reconstruction intime après une guerre qui n'a pas blessé que des soldats. Il y a les parents dévastés de chagrin, la fiancée qui a arrêté de vivre (d'où le noir et blanc je suppose), le soldat qui a combattu et qui souffre de séquelles psychologiques, ses parent

Blood father

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John Link, ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, a laissé tomber ses mauvaises habitudes et vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation. L’appel inattendu de sa fille Lydia, 17 ans, lui fait revoir ses plans de tranquillité. C'est un film classique : une fille un peu menteuse qui s'est attiré des ennuis avec des gens dangereux, son papa est évidemment un type qui a de la bouteille niveau castagne et va tout faire pour la sortir du merdier dans lequel elle s'est fourrée comme une cruche parce que, cela va de soit, elle est un peu cruche, naïve et ne comprend pas tout. Les stéréotypes sont de sortie et rien n'est fait pour les dépasser. Le héros, ou anti-héros, s'appelle John, ça aurait pu être John McLane de Die hard ou n'importe quel autre héros de film d'action. Si on dépasse le postulat déjà vu, le film est sympa. La première scène rend bien, promet un film assez noir avec de l'action. Puis le rythme ralentit avant de reprendre, ça contin

Un petit boulot

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Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L'usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme infidèle, Jacques accepte volontiers...  Le titre pouvait faire penser à un petit film. C'est vrai que c'est un petit film, mais un bon. C'est l'histoire d'un pauvre type honnête qui se retrouve à faire un boulot pas très honnête et qui s'en sort plutôt bien. Romain Duris campe un looser sympathique et charmant face à un Michel Blanc pince-sans-rire. Alice Belaïdi joue la jolie fille pas idiote mais un peu potiche quand même. Les personnages secondaires sont assez réussis. On sourit souvent, on s'esclaffe assez régulièrement grâce aux dialogues finement ciselés. Le film est plein de trouvailles, de petites phrases acides, de situations absurdes ou loufoques. Ça aurait été parfait si le scénario avait