Belgravia de Julian Fellowes

Connaissant mon intérêt pour Downton Abbey, on m'a offert ce roman à Noël. Je n'ai pas tardé à le lire.
Le 15 juin 1815, le bal devenu légendaire de la duchesse de Richmond réunit à Bruxelles tous les grands noms de la société anglaise. La plupart des beaux officiers présents ce soir-là périront quelques heures plus tard à Waterloo. Mais cette nuit va aussi bouleverser le destin de Sophia Trenchard, la ravissante fille du responsable de l'intendance du duc de Wellington. Vingt-cinq ans plus tard, les Trenchard, en pleine ascension sociale, se sont installés dans le nouveau quartier de Belgravia et pensaient laisser derrière eux ces terribles événements. Mais dans un monde en mutation où l'aristocratie côtoie désormais la classe émergente des nouveaux riches, certains sont prêts à tout pour que les secrets du passé ne menacent pas leurs privilèges...

Julian Fellowes (1949 - ) est un romancier, acteur, scénariste, producteur et réalisateur britannique. Son intérêt pour la société anglaise de l'époque édouardienne est visible dès Gosford Park (2001), film où les deux niveaux de la société britannique, l'aristocratie et les serviteurs, sont symbolisés par les deux niveaux de la maison, les étages et les sous-sols. Ami de longue date des Carnarvon, il s'est inspiré de leur histoire familiale et de leur propriété d'Highclere Castle pour écrire et produire la série Downton Abbey. Le 12 janvier 2011, il a été intronisé pair à vie dans la pairie du Royaume-Uni en tant que baron Fellowes de West Stafford dans le Dorset, ce qui lui permet de siéger à la Chambre des lords.

Le roman ressemble aux autres œuvres de Fellowes : il traite de l'aristocratie anglaise, des nouveaux riches et des rapports entre maîtres et domestiques, reflet fidèle d'une époque révolue, d'un univers feutré dans lequel on s'assassine d'une phrase glissée derrière un éventail entre le thé et une réception.
Les personnages sont attachants, de l'arriviste un peu ridicule à son épouse brillante et bien attentionnée en passant par l'aristocrate glaciale, la jeune première passionnée et le jeune premier ambitieux. J'ai noté que les personnages masculins sont moins bien traités que leurs homologues féminins, plus intelligents, plus subtiles, plus pragmatiques alors que la moitié du casting mâle est veule, jaloux, avide ou grossier. Heureusement, Charles a presque tout de l'homme parfait.
L'intrigue commence simplement, s'embrouille, puis se clarifie, sans jamais nous perdre et en créant un peu de suspense. Elle aurait gagné à être plus intense et plus caustique. Le roman pourrait tout à fait être adapté en série télévisée, tant le style de l'auteur est télégénique. Son écriture est agréable et fluide mais manque de subtilité. En effet, ce dernier appuie lourdement sur certains faits ou sentiments afin que rien n'échappe au lecteur. Il aurait dû plus lui faire confiance parce que parfois j'ai eu l'impression d'être prise pour une simplette. D'un point de vue plus prosaïque, c'est la première fois que ma lecture est gênée par un soucis d'impression : l'édition JCLattès comporte des erreurs (absence d'accents, de points et d'apostrophes notamment).
Au final, la lecture s'avère tout à fait plaisante, suffisamment pour donner envie de vite tourner les pages. Suffisamment pour donner envie de découvrir les autres romans de l'auteur.

6,5/10

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