Dalida

De son enfance au Caire à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron d'Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, voici le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire... Une femme moderne à une époque qui l’était moins...
Le biopic est construit intelligemment à l'aide de multiples flash-backs qui créent du rythme. Il se concentre sur la vie amoureuse tumultueuse de Dalida mais n'oublie pas sa carrière traitée en filigrane et à coups de grands tubes qui répondent à la vie de l'artiste. Sveva Alviti a été très bien choisie. Plus jolie que Dalida, elle en a la grâce, l'énergie, la lumière et la mélancolie. Elle rend admirablement la complexité de son personnage, entre tradition et modernité, toujours sur le fil. A ce titre, sa conversation avec Luigi Tenco est révélatrice. Je trouve dommage que, parfois, le playback soit visible, c'est un peu dérangeant. Les acteurs qui campent les hommes de sa vie sont tous bons. L'intensité d'Alessandro Borghi est impressionnante. Jean-Paul Rouve réussit à être émouvant. Niels Schneider est très séduisant et Nicolas Duvauchelle s'avère plutôt inspiré par le rôle du "comte de Saint Germain". Riccardo Scamarcio joue Orlando, l'impresario, toujours présent, parfois étouffant. S'il n'apprend rien sur la vie de Dalida, le film est une ode à une femme moderne et malheureuse, qui a vécu pour l'amour, s'est cherché sans vraiment se trouver et s'est donné la mort quand son énergie s'est épuisée. Je regrette que Lisa Azuelos ait voulu raconter plus de cinquante ans en deux heures, on survole tout sans s'attarder et certains épisodes sont quand même laissés de côté (Desjardins). Quoi qu'agréable et divertissant, le film manque d'aspérités et d'une véritable vision.

7/10

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Indiana Jones et le cadran de la Destinée de James Mangold / Poussiéreux /

Farang de Xavier Gens / Minimaliste /

Une nuit d'Alex Lutz / Beau /