Alice in Wonderland

Revenons en 2010 pour un très joli film fantastique.
Alice, 19 ans, ne tient pas à respecter les conventions de l'Angleterre corsetée de la fin XIX. La voilà de nouveau à la poursuite d'un lapin blanc en gilet. De retour à Wonderland, Alice -mais est-ce la bonne ?- doit tuer une mystérieuse créature pour mettre fin au règne de la reine rouge. 
Récit initiatique et métaphorique racontant les aventures d'une adolescente qui devient femme et admet son grain de folie. On semble un peu loin de Lewis Carol mais l'adaptation est réussie. Mia Wasikowska campe une Alice crédible même si elle est encore un peu lisse. Johnny Depp, en chapelier aussi déjanté que tragique, fait passer presque toute l'émotion du film. Helena Bonham Carter, en reine rouge cruelle, capricieuse (hystérique ?) mais aussi amoureuse et Anne Hathaway, en reine blanche -avec, de façon inexplicable, les bras perpétuellement en l'air- pas si gentille ni si naïve que ça sont très drôles. Quant à Crispin Glover, il est vraiment flippant. L'univers visuel, magnifique, burtonien à souhait, s'avère aussi riche qu'inventif, sans parler des costumes et des maquillages, dingues, esthétiques et colorés. La 3D qui, certes, n'apporte rien au film et fatigue un peu les yeux, sert les paysages en leur donnant de la profondeur et de la magie. Le film est bourré d'effets spéciaux réussis. Il y a des sous-entendus bien loin de l'apparence un peu lisse du film : les trois personnages principaux du pays des merveilles sont très ambigus. D'ailleurs, le film est à la fois incroyablement joyeux et follement mélancolique. Un vrai défaut ? Burton aurait pu -et dû- pousser le délire, la folie, la poésie et l'étrangeté plus loin avec un peu moins de numérique. 
8,5/10



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