D'après une histoire vraie

Delphine, auteur d’un roman consacré à sa mère devenu best-seller, éreintée par les sollicitations multiples et fragilisée par le souvenir, est tourmentée par des lettres anonymes l'accusant d'avoir livré sa famille en pâture au public. En panne d'inspiration, tétanisée à l'idée de devoir se remettre à écrire, elle rencontre Elle, une admiratrice.
N'étant pas fan de Polanski, même si j'ai  plutôt aimé Carnage et The ghost writer, j'étais surtout attirée par le thème et la présence d'Eva Green. Je ne parviens pas à me faire un avis définitif sur ce film. Je ne sais pas s'il révèle un véritable point de vue ou s'il s'agit d'une caricature outrancière de ses modèles. Le film évoque le relation de l'auteur avec ses lecteurs et la difficulté de se relancer après un succès dévorant. Il interroge aussi les conséquences de l'auto-fiction (quoique que ce terme puisse signifier). Emmanuelle Seigner campe avec justesse une romancière paumée et transparente face à une Eva Green, vénéneuse à souhait quoique son personnage soit caricatural. Choisir cette actrice était pourtant une excellente idée, notamment à cause de sa voix tout à fait particulière, grave et très légèrement éraillée. La présence de Vincent Perez constitue un plus même si je l'ai connu, et apprécié, plus flamboyant. Équivoque, avec juste ce qu'il faut de provocation, ce duel littéraire se transforme vite en thriller psychologique tantôt prenant, tantôt longuet. On peut reprocher à Polanski de ne guère se renouveler : son film louche beaucoup sur The ghost writer et sur Misery. S'il est globalement prenant, le film manque surtout de subtilité et n'exploite pas à fonds toutes ses possibilités.

6/10

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